La vie est là

Les Capréoles Acte II.

Nous poursuivons « l’aventure » des Capréoles avec le récit de Cédric Lecareux de ses travaux dans  la vigne pendant les mois d’hiver. Le dur travail de la terre avec sa charrue. Et la joie de voir le sol revivre.

« Janvier 2015 est le mois de notre première mise en bouteilles aux Capréoles. Mais ce ne sera pas le fait le plus marquant de la période.

Avec mon Jacquet 33 et son moteur essence de Diane 3CV, il fallait trouver une solution pour fixer des charrues interceps. Il a fallu imaginer une fixation inédite à l’arrière du tracteur.

Une fois les premiers réglages effectués, le soc s’enfonce dans le sol et la charrue progresse, esquive les ceps les uns après les autres, venant les caresser au plus près sans les brutaliser. Le rythme est lent, 1 à 2 km/heure. J’essaye mon nouvel attelage sur des rangs des différentes parcelles, ça passe partout. La charrue effectue son slalom entre les pieds, ouvrant son sillon de vie et déposant un bourrelet de terre au pied des souches. La terre foisonne, quelques racines sont sectionnées, mais rien de grave.

Pour ce premier essai, je me limite juste à quelques rangs car ce n’est pas le bon moment pour ouvrir le sol au pied des souches. Mais l’essentiel est de voir que ce sol, qui n’a connu que désherbage chimique et compaction depuis des années, s’ouvre de nouveau. L’air peut maintenant le pénétrer, tout comme l’énergie céleste. La verticalité réinvestie cet espace qui n’était qu’un plan horizontal. Le meilleur reste à venir car la vie mettra encore du temps à s’y réinstaller complètement. Tout est prêt pour le printemps prochain, je m’en arrête là.

Quelques jours plus tard, Jacques Mell me fera l’honneur de sa visite au domaine. En parcourant les vignes, il me fait remarquer que les premiers signes de Vie sont déjà visibles. Là où la charrue est passée, de la neige résiduelle blanchit encore le sommet du bourrelet de terre alors que partout ailleurs elle a fondu intégralement. Ce phénomène est lié à la présence de l’air qui a fait son retour dans le sol labouré et a joué un rôle d’isolant.

Ces premières observations nous rassurent et représentent un bon présage pour le retour de la vie dans nos sols! Nous sommes confiants ! »